Le Pénas, 2271m, malgré cette altitude des plus modestes pour tout le secteur, de par l'élégance de sa pyramide sommitale au centre du fond de la vallée, fait qu'on ne voit que lui lorsqu'on rejoint Réallon par la route. Classique des classiques des skieurs de randonnée et autres surfeurs et raquettistes accessibles à tous, avec à peine 800m de dénivelé par sa VN depuis les Gourniers, 1470m, bon enfant et sans aucun risque si on ne s'égare pas dans des pentes plus raides, il est particulièrement fréquenté en hiver. Sa combe suspendue Nord-Ouest qui de son collet Sud-Ouest, 2247m, permet de rejoindre les itinéraires des Cols de la Coupa et de la Pousterle à la cote de 2000m, offre une descente de rêve dont il est dommage de se priver lorsqu'elle est en bonne condition. Mais pour cette randonnée de reprise pour nos ami(e)s Jocelyne et Patrice, presque un mois après notre dernière expédition commune à la Crête du Lauzet par son arête Nord-Ouest, l'Ours a préféré la jouer plus cool, tout en prévoyant quand même un large circuit de retour au-dessus de la Cabane et bergerie de la Gardette, un accès à la crête entre le Col homonyme et la Pousterle pour notre ami Pascal et une descente en faisant le tour de Rambert au plus court par un talweg bon enfant suivi d'une agréable traversée en giratoire jusqu'à la Cabane de Corbières pour revenir par l'excellente poudreuse en rive droite du Torrent de la Martinasse, jusqu'à la piste de fond du Bourget qui facilite grandement le passage en rive gauche et permet de retourner au parking par le sentier du Bourget en passant en face de la Base de Loisirs de Réallon-les Gourniers, dont il avait bien pris soin de ne pas en informer, lorsque nous avons convenu la veille de changer d'objectif à cause d'un vent tempêtueux de Nord, Nord-Est, avec des rafales entre 70 et 90 km/h, prévu par la Météo Montagne.
Dès le départ, nous avons profité de l'excellente trace des skieurs jusque vers 2000m où l'Ours a préféré tirer plus droit pour être un peu moins au vent et surtout éviter la portion la plus raide en dahu où il a vu deux skieurs de toute évidence pas très à l'aise dans leurs conversions. Par contre, la trace rejointe, il aurait été bien mieux inspiré de la suivre jusqu'à la rive gauche du Ravin de Charance au lieu d'inviter Pascal à tracer à flanc un Z en guise de raccourci pour rejoindre la crête sommitale au plus court. En effet, vu la piètre qualité des conditions de neige rencontrées, ce dernier a préféré grimper tout droit sur la croupe dans un alternat de neige dure, soufflée et quelques rochers et autres touffes d'herbe presque dénudés; résultat personne n'a aimé et les moins véloces y ont dépensé beaucoup trop de leur précieuse énergie, dommage, et un mauvais point pour l'Ours ! ensuite, nous sommes forcés de reconnaître que l'arrivée au sommet du Pénas par sa somptueuse crête Sud-Est est des plus spectaculaires, dommage que la violence du vent ait un peu gâché la fête, la descente par sa crête Sud-Ouest jusqu'au collet coté 2247m est tout aussi splendide et alors que dire de la traversée de l'alpage de la Gardette ?! un véritable régal autant pour les yeux que le ressenti physique en pleine immersion dans cette succession de vallonnements d'une singulière originalité dont il est primordial de ne pas s'enivrer au point de perdre toute vigilance par rapport aux fortes pentes Nord-Est de la Pousterle assez avalancheuses, même si elles ont pour caractéristique de se purger assez régulièrement grâce à la chute de boules de neige qui tombent des parties rocheuses qui la surplombent, véritable "Gazex" 100% naturel; en cas de doute, il est vivement recommandé de traverser bien au-dessous de notre trace, cas d'école pour un déclenchement à distance meurtrier; ayant bénéficié d'une purge généralisée antérieure, nous sommes passés sans la moindre hésitation.
Après la Cabane de la Gardette, nous sommes légèrement remontés pour passer par la bosse supérieure ce qui a permis à Pascal de pousser jusqu'à la vue sur Jaillet et Pré du Clot côté Chorges du Col de la Gardette. En se décalant sur la très large congère pour choisir le meilleur talweg à descendre l'Ours a eu droit à un impressionnant boum suivi d'un affaissement de l'ensemble sans que rien d'autre ne bouge, la pente au-dessous n'étant pas suffisante pour le déclenchement d'une coulée, et à plus forte raison une avalanche ! Il n'en reste pas moins qu'en descendant nous avons constaté que la partie la plus raide de la dite-bosse avait subi une rupture de plaque de relativement faible épaisseur et de modeste envergure qui avait glissé sur une trentaine de m sans entraîner la sous-couche. Plus bas, au Sud de Rambert, le petit couloir le plus pentu était encombré par une coulée autrement plus importante suite à la rupture de la corniche terminale et bien qu'elle n'ait à aucun moment raclé jusqu'au fond le dépôt terminal sans zone de compression, était de l'ordre du 1,5m donc largement suffisante pour ensevelir l'imprudent qui aurait eu la mauvaise idée de descendre par là.
Ensuite, l'Ours préfère passer par le très sympathique petit plateau de la Cabane de Corbières et prendre le raccourci en rive droite du Torrent de la Martinasse très raide sur les 50 premiers m mais généralement en excellente poudreuse et terminer par le retour classique sur les Gourniers en passant par le sentier du Bourget qui traverse une bien belle forêt. De retour sur le parking pour y partager le traditionnel petit goûter, tout le monde était satisfait de cette bien belle randonnée.
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Détails
Bref Topo :
depuis le parking d'hiver des Gourniers > les Tomelles par le raccourci en rive droite du Torrent de la Gorge > montée directe par les Clots, puis la croupe Sud de l'Ubac en ayant l'antécime Sud-Est du Pénas en ligne de mire > arrivé au pied de la pente terminale d'accès à sa crête Sud, soit la contourner par une traversée jusqu'à la rive gauche du Ravin de Charence et revenir au-dessus, soit comme nous grimper directement droit dans la pente comprise entre 30 et 35° puisque colorée en jaune par l'IGN > le Pénas en traversée d'Est en Ouest jusqu'au collet coté 2247m, de là descendre en traversant au mieux la Gardette jusqu'à la Cabane homonyme (si les fortes pentes sous la crête Nord-Est de la Pousterle ne sont pas purgées et sont chargées descendre bien au-dessous de notre trace dans le très original chaos de gros blocs pour se mettre à l'abri de tout déclenchement à distance et éviter à tout prix de se faire prendre dans cette zone de compression par excellence) > de la Cabane il est possible d'allonger en remontant dans les vallonnements supérieurs, voire même de pousser jusqu'à la crête et par elle rallier le Col de la Gardette (attention son parcours n'est pas de tout repos, la preuve !), nous avons choisi un intéressant entre-deux en nous limitant au tour de Rambert en choisissant la descente de plus faible pente, toujours inférieure au seuil critique des 30° > le giratoire par la Cabane de Corbières pour terminer par l'excellente poudreuse en rive droite du Torrent de la Martinasse, jusqu'au GR 50 et GPR du Tour du Lac de Serre-Ponçon jusqu'à la piste de fond du Bourget qui facilite grandement le passage en rive gauche et permet de retourner au parking directement par le sentier du Bourget en passant en face de la Base de Loisirs de Réallon-les Gourniers, tout en respectant le damage des pistes de fond.
Pour plus de détails voir et revoir le photos-reportage d'Hélène :Diaporama
Liste des albums de nos randonnées précédentes dans ce secteur :
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