Le Rocher de la Dragonnière en circuit ainsi que la crête de la partie la plus occidentale de la Montagne de Chabre ! une nouvelle adaptation de la combinaison des circuits C4 et C1 du
Topo Guide que l'Ours a conservé dans sa bibliothèque dédiée qu'en compagnie de la Marmotte ils avaient parcourus dans une version peu différente de leur description dans les années 90. Mais, bien que nous nous la soyons vraiment coulé douce la veille après une matinée très pluvieuse bien à l'abri dans notre maisonnette suivie d'une
petite randonnée d'oxygénation l'après-midi, compte tenu des températures annoncées pour le lendemain :
- pour demain, je te propose de te faire découvrir l'original circuit du Rocher de la Dragonnière et la singulière hêtraie à l'ubac de l'Ouest de la Montagne de Chabre qui nous avaient vraiment séduits lors de notre précédente visite en espérant qu'il n'y ait pas eu d'exploitation dégradante depuis. En revanche, pour rester le plus possible à l'ombre et compte tenu de notre entraînement en l'espèce, pourquoi ne pas tenter la traversée du Col St-Jean au Col de Chabre ou de Ste-Colombe, coté 1209m sur Géoportail (1199m dans le texte, 1189m sur le croquis dans le Topo Guide ?!), ce serait bien un diable qu'elle ne cache pas une sente de chasseurs ! ça nous évitera la remontée en plein cagnard l'après midi.
- elle est comment cette crête ?
- je n'en sais rien ! je n'ai pas trouvé la moindre documentation sur Internet et la carte de chaleur de STRAVA est vierge pour sa première partie du Col St-Jean au col coté 1280m, constituée d'une falaise, au-dessus de la Chapelle St-Jean qu'avec la Marmotte nous n'avions pas vue, qu'il faudra contourner par le Sud suivie d'une première bosse cotée 1286m qui paraît tranquille, une deuxième à 1337m avec une petite falaise côté Nord mais apparemment sans souci côté Sud et une troisième à 1393m qui sera le max du jour d'apparence très large; sachant que le col à 1280m rejoint, la suite sera normalement sur un sentier balisé donc à priori pas très compliqué à suivre ! le tout de l'ordre de 13km et un D+ d'environ 800m.
- OK, je devrais y arriver et comme en 10 années de randonnées partagées nous n'avons jamais été contraints à devoir faire demi-tour, espérons que ce ne soit pas pour demain.
Effectivement, les anciennes carrières du Rocher de la Dragonnière l'ont transformé en un site particulièrement singulier dans et sur lequel il vaut mieux rester très prudent si vous en faites une visite aussi détaillée que nous : comme toujours ou presque, avec l'Ours, il faut tout voir. Alors nous sommes descendus dans les galeries (où l'extrême prudence s'impose si on veut voir leurs voûtes ajourées!) du premier site atteint par une sente assez broussailleuse. De retour en surface, la sente vaguement balisée en jaune se poursuit jusqu'au bloc sommital percé de part en part par les carriers, probable raison de sa nomination ? Un temps, l'Ours a pensé pouvoir passer par le haut de l'arche puis a préféré y renoncer compte tenu de l'exposition du passage, d'autant que son sommet un peu plus à l'Ouest est facilement accessible en contournant l'excavation par la droite. Du sommet, nous avons préféré poursuivre la crête et rejoindre directement et relativement facilement le Col du Lavavour et, par un raccourci bien marqué sur la croupe boisée Sud-Est, le GRP Tour du Sud de Buëch-Méouge; son parcours jusqu'au Col st-Jean est un réel plaisir sans omettre le petit détour par l'éperon rocheux coté 1317m.
Le Col St-Jean s'est enrichi d'un nouveau mémorial en l'honneur des résistants de 39-45 côté Montagne d'Herc, mais toujours pas de Chapelle St-Jean, pourtant en bien gras sur Géoportail sans toutefois le symbole officiel du rond surmonté d'une croix ! Alors s'agit-il simplement du nom de la falaise en forme d'édifice ? mystère ! Pour en avoir le coeur net nous sommes allés au plus près : une vague sente conduit au pied de la falaise sur laquelle est fixée une récente plaque mortuaire au niveau d'une petite terrasse soutenue par un muret au bout de laquelle on pourrait imaginer les restes de la ruine de l'ex-Chapelle où subsistent effectivement quelques éclats de tuiles romanes mais, de toute évidence, il ne reste pas suffisamment de pierres pour en conclure qu'une Chapelle a bel et bien existé ici; aurait-elle été entièrement pillée pendant les guerres de religions ? mystère ! Si quelqu'un a plus d'informations, merci de bien vouloir les partager.
Contournement de la falaise par une vague sente qui rejoint rapidement la crête et se poursuit sur la crête de la Montagne de Chabre de plus en difficile à suivre du fait de la densité de la végétation avec fort heureusement assez peu d'épineux. Après cette belle séquence sanglier, nous avons eu la bonne surprise de tomber sur une tranchée sylvestre, carrément, récemment largement débroussaillée à la tronçonneuse, arrivant sur notre droite à peu près au niveau de l'ancien sentier en tiretés noirs sur la Top 25 de l'IGN; véritable aubaine que nous n'avons pas hésité à suivre, même fort encombrée par tout les branchages; malheureusement cet impressionnant ouvrage était brutalement interrompu quelques encablures plus loin, s'agissait-il de l'ébauche de l'ouverture d'un futur sentier ou, plus probablement, vu l'ampleur de l'entreprise, d'un dégagement pour chasseurs en cours ? mystère ! nouvelle séquence sylvestre pour enfin déboucher sur la crête dénudée du site d'envol des parapentistes; dès notre retour à l'ombre nous avons profité d'une micro-clairière pour pique-niquer avant la reprise de notre traçage-sanglier, pour ne rien arranger désormais sur une portion plus rocheuse à la végétation toujours aussi dense. Après une assez longue insistance et une bonne dose de gymnastique, nous avons estimé qu'à ce rythme nous allions y passer beaucoup trop de temps et avons choisi de descendre par la hêtraie de l'ubac pour rejoindre au mieux le sentier du matin et par lui revenir au col coté 1280m, d'où part le sentier balisé qui rejoint le Col de Chabre au plus près de la crête par laquelle nous avons pu, sans grande difficulté, rallier le col même si sa dernière portion n'est vraiment pas de tout repos.
Rapide et bien belle descente sur la Touisse et les Clots où nous avons retrouvé le Duster encore bien à l'ombre, très satisfaits de cette randonnée sportive malgré tous les aléas inhérents au hors sentier dans une végétation aussi dense, assez surpris de ne pas y avoir trouvé une sente de chasseurs plus praticable.