La
Cabane de Soleil Boeuf a toujours été l'une de nos principales destinations hivernales de par nos plus ou moins proches transits vers des altitudes plus conséquentes dans ce secteur aux pentes somme toute assez abruptes mais, jusqu'à ce jour, elle n'avait jamais été le but ultime d'une randonnée, c'est dire si nous sommes en perte de sportivité, même si nous sommes partis de bien plus bas que d'ordinaire, un impressionnant glissement de terrain ayant eu raison de ma Panda dès 1260m !
Le tout m'offrant une nouvelle et bien belle occasion de mettre en exergue le pouvoir d'anticipation de l'Ours dont
le projet avait quasiment tout prévu !
Ce qui ne nous a pas empêché d'être surpris par l'ampleur des dégâts que nous ne risquions pas d'imaginer, à savoir un glissement de terrain d'une telle ampleur aussi loin du lit du Bramafan impactant les 2 routes sylvopastorales au point dans interdire l'accès. En effet, si en compagnie de la Marmotte l'Ours avait fait l'expérience
le 28 janvier 2024 de la destruction de la plus aval dans son franchissement du torrent, ils n'avaient pas pu voir que bien au-delà il y avait un bon hectare de forêt qui avait glissé au point d'entièrement en détruire la portion suivante et d'impacter aussi gravement la plus amont.
Dés lors, nos crampons sont restés dans la Panda et nous sommes partis en chaussures d'été par l'itinéraire VTT de la rive gauche du Bramafan et de la Combe des Oliviers observé sur la carte de chaleur de STRAVA dont l'Ours ne peut plus se passer; le plus intéressant et plus court moyen pour rejoindre le splendide mélézin de la Fermie sans souci malgré la pente. Ce qui nous a permis d'observer les prémices d'un autre impressionnant glissement de terrain encore plus vaste que le précédent qui, à terme, va précipiter dans le ravin une bonne portion du mélézin.
La route de la Cabane de Soleil Boeuf rejointe, ayant prévenu l'Ours dès le départ que j'avais bien trop mal aux jambes pour faire un D+ supérieur à 800m, il m'a proposer d'en rester là et de reboucler par Clos Jaunier :
- il est bien trop de bonne heure ! qu'est-ce que tu me proposes pour en faire un peu plus en attendant l'heure du pique-nique ?
- si tu veux rester hors neige, il n'y a pas d'autre choix que tirer à gauche et poursuivre par le Clot du Mélèze, mais c'est particulièrement pentu !?
- attend, je fais le point avec mon SM ! (et d'en conclure pour son plus grand étonnement!) je préfère que nous montions tranquillement par la piste jusqu'à la Cabane de Soleil Bœuf !
- alors nous allons être tout le temps dans la neige et il ne sera pas possible de pique-niquer à la Cabane qui est fermée et sera déjà à l'ombre et je ne suis pas sûr que nous puissions traverser le ravin du Torrent du Clos Jaunier !
- oui je sais, mais nous trouverons bien un coin encore au soleil.
C'est ainsi que nous sommes montés pour la nième fois à cette Cabane, en nous faisant doubler à proximité de la Cabane par un groupe de 6 skieurs à parité homme-femme fort surpris par notre équipement.
- vous comptez monter jusqu'où comme ça ?
- ô ! nous allons juste tenter de passer en face pour pique-niquer au soleil et descendre à Clos Jaunier par la rive gauche du ravin ! et vous ?
- nous allons tenter la Tête de l'Hivernet !
Une ancienne trace de skieur nous ayant bien aidé, c'est sans le moindre souci que nous avons pu poursuivre et réaliser cette nouvelle et bien sympathique improvisation.
La pause pique-nique bienvenue à quelques m en aval du max du jour pour profiter d'un bon l'abri et d'un excellent ensoleillement qui a malheureusement rapidement fait place à un ciel gris persistant compromettant la qualité des prises de vues de l'Ours sur les restes d'une ancienne et très volumineuse avalanche de neige très lourde qui a descendu cet étroit et sinueux ravin en en compressant et rabotant les flancs ainsi que le fond, un peu moins bas que [
la méga-giga-avalanche de décembre 2012 mais bien au-delà de
la plus modeste de janvier 2014 qui n'avait même pas atteint la source du torrent.
Toujours fasciné par cette force destructrice de la nature, nous sommes descendus en y gardant un œil dessus jusqu'à ce que j'ai un haut le cœur en voyant la croupe s'effiler en amont de la confluence des 2 torrents qui, à tort, a dissuadé l'Ours d'aller de l'avant pour constater que, moyennant un petit contournement, la suite aurait certainement été praticable au lieu de traverser en passant par le fond et de remonter sur la rive Est, pour de toute manière la quitter un peu plus bas pour une exploration détaillée du culot de l'avalanche. Ensuite je m'apprêtais à suivre le fond du torrent à sec jusqu'au Clos Jaunier avant que l'Ours ne m'en dissuade pour la sauvegarde de nos chevilles, voire genoux !
Pour arriver aux chalets du Clos Jaunier en même temps qu'un couple de skieurs qui y retrouvait son Duster ayant réussi à monter jusque-là en empruntant la variante du Chemin de la Fermie au départ des Gérards en cours de réhabilitation pour ainsi s'affranchir des dégâts qui nous ont contraints à partir d'aussi bas.
Le sentier suivant, en totalité sur une draine de débardage, est relativement tranquille, la route forestière des Hermes est un boulevard et le retour par la rive gauche du Canal Gramorel (à sec en cette saison) un véritable délice et ce d'autant plus que le ciel à nouveau peint en bleu Hautes-Alpes et le soleil dans le nez nous ont réservé un festival de contrejours du meilleur effet !
La route retrouvée, nous nous sommes félicités de n'avoir pas insisté ce matin car, vu l'étendue des dégâts, il est certain que nous ne risquions pas de franchir l'obstacle et le demi-tour n'aurait pas été simple, voire impossible !
En conclusion : encore une randonnée pleine de rebondissements avec un retour depuis le Clos Jaunier inédit pour nous, que demander de plus !?