CIME DU MERCANTOUR PAR CERISE ET LE LAC DU MERCANTOUR - RETOUR PAR L'ARRÊTE EST, LE COL DU MERCANTOUR ET LES ERPS.

Distance : 11 km – Dénivelé : 1300 m – 7 à 9 h.
Course de montagne avec difficulté technique due à l’exposition au vide
lors de la traversée italienne de l’Arrête Est, face Nord, de la Cime du Mercantour
et pénibilité due à la descente du chaos rocheux interminable de la Combe Guilié.
RÉSERVÉ AUX MONTAGNARDS AVERTIS !

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11 km

+1276 m/-1279 m

±06:00

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Détails

Au Boréon, on peut stationner facilement à peu près partout. Au plus près du départ de la randonnée, juste après le bâtiment du Parc Alpha, prendre à gauche direction Mollières et stationner 300 m plus loin, à peine passée la petite route interdite à droite « Gite du Boréon ».
On emprunte justement cette petite route pour suivre le GR 52. Ce n’est pas la plus belle partie du GR, c’est sûr ! On arrive assez rapidement à un croisement de chemins, au niveau de la Stèle des Gendarmes indiquée sur la carte IGN.
A cet endroit, ayant prévu une autre randonnée, je suis monté tout droit en direction de la Vacherie des Erps. J’ai trouvé le GR 52 fermé suite à la catastrophe de la tempête Alex du 2 octobre 2020. Arrivé à la vacherie, j’ai trouvé le second sentier fermé lui aussi et j’ai choisi de me diriger vers la Vacherie du Cavalet et de monter vers Cerise.
Au croisement de la Stèle, je conseille donc de prendre à gauche, direction Vacherie du Cavalet pour éviter d’emprunter le même itinéraire à la montée et à la descente.
A proximité de la vacherie, continuer tout droit direction Col de Cerise. Les sentiers du secteur sont très sympas et agréables entre pinèdes et mélézins parsemés de jolis pins cembros, rare pin à compter ses douces aiguilles triangulaires, d’un vert légèrement bleuté, groupées par 5.
Au-dessus de la forêt, on débouche sur un passage de chaos rocheux bien marqué, balisé de jaune et très facile à franchir.
On passe juste à gauche du « lac » de Cerise… bien sèche la cerise !
On poursuit le chemin du Col de Cerise jusqu’à arriver sous un gros rocher plutôt lisse où le chemin vers Cerise marque un lacet au coin duquel il faut prendre à droite un sentier relativement bien marqué et cairné qui contourne les gros rochers par la droite.
NE PAS SE PRÉCIPITER inutilement vers les nombreux cairns qui partent de bien plus bas du chemin de Cerise : c’est y perdre son temps dans de mauvaises conditions de marche.
Le sentier passe au-dessus des rochers pour atteindre rapidement le magnifique Lac du Mercantour, plus belle récompense de la randonnée !
Juste en face, une belle montagne pyramidale montre sa plus belle face d’herbes et d’éboulis parsemée de rochers noirs : la Cime du Mercantour. A notre droite, une face sombre presque menaçante : le Caïre Nègre.
On va contourner le lac par la droite, sauf si on sait nager, en s’élevant légèrement dans l’éboulis jusqu’à arriver presque en face de notre point d’arrivée. On se dirigera ensuite en direction de la large baisse entre Cime du Mercantour et Caïre Nègre, point 2636 de la carte IGN, et que j’ai eu envie de dénommer : Baisse du Lac. C’est plus joli que col sans nom, non ? L’itinéraire de montée est bien marqué, cairné et facile à suivre si l’on regarde plus loin que le bout de son nez.
Arrivés à la Baisse du Lac, puisqu’elle a un nom maintenant, repérer, versant Guilié, un petit couloir herbeux et pierreux très pentu par lequel beaucoup de randonneurs font la boucle Combe de Guilié - Combe de Cerise : c’est plus sûr dans ce sens-là. A la descente, ce petit couloir est impressionnant !
Suivre ensuite à gauche le sentier qui monte vers la Cime du Mercantour. Se tenir plutôt à gauche en direction de l’épaule herbeuse sommitale : ne pas suivre les petites sentes qui partent vers les éboulis à droite. Ca grimpe fort mais sans difficulté.
Et nous voilà au sommet, méchamment venteux ce jour-là, d’où le paysage, tous azimuts, est époustouflant. Un pied dans les Alpes Maritimes, l'altro piede nelle Alpi Marittime.
! DANGER ! A partir d’ici, la voie est réservée aux randonneurs un peu alpinistes et qui ne craignent pas le vertige, non que ce soit techniquement difficile mais surtout que c’est très exposé au vide dans cette face nord italienne. J’ai repéré ce passage dans l’un des célèbres « Guides Paschetta des Alpes Maritimes » : « Saint Martin Vésubie - Valdeblore ». « Arrête Est (frontière), du Col du Mercantour au sommet par le flanc Nord de l’arrête : Victor de Cessole et Jean Plent, le 18 mars 1896. Cotation F inf. » La cotation Facile inférieur me parait un peu légère : même s’il n’y a que de très rares petits pas où il faut « mettre les mains » ou passages face rocher qui ne nécessitent normalement pas d'équipements particuliers, l’exposition au vide aurait mérité un F sup.
J’ai longuement hésité et je me suis décidé enfin à aller « voir un peu ce que ça donne et puis je peux toujours remonter si c’est trop dur pour moi » et je me suis aperçu que le passage est plutôt bien marqué même si j’ai réfléchi quelque fois… des fois qu’il y ait plus facile. Quelques italiens doivent sûrement monter par là pour éviter de longs détours.
C’est vrai que ça fout un peu la trouille mais que ce genre de passages me paraissent habituellement tranquilles dans des voies moins exposées.
J’ai quand même mis une heure en assurant chaque pas pour éviter tout risque de glissade. Les bâtons non télescopiques m’ont beaucoup gêné surtout qu’on ne peut pas les envoyer vers le vide au risque d’en faire cadeau aux randonneurs italiens.
Il faut toujours rester versant italien sans s’éloigner de la crête et tout va bien se passer.
Le referais-je seul à la descente ? Je ne suis pas sûr ! A la montée ? Sans problème ! C’est déjà prévu.
Nous voici arrivés au Col du Mercantour, « Colle Ovest del Mercantour » pour les italiens pour qui notre Col de Guilié est « il Colle Est del Mercantour ». Joli col très sauvage avec une construction de guerre détruite côté italien.
La descente va s’effectuer côté gauche des éboulis en majeure partie. Une fois passé le goulot d’étranglement en bas, on aperçoit le joli sentier qui monte au col de Guilié et qu’il est préférable d’aller rejoindre sans attendre : c’est plus confortable dans l’herbe.
On va ensuite traverser le plus long chaos rocheux que j’ai eu à traverser mais qui est toujours facile même dans le passage des gros rochers très bien cairné. On se retrouve en plein milieu d’un paysage minéral extraordinaire pour peu qu’on se retourne régulièrement pour en faire le tour visuellement. J’ai adoré !
A la sortie du chaos rocheux, on descend brutalement dans le Vallon des Erps où l’ambiance change totalement : de l’herbe et des arbres. La descente vous paraîtra peut-être interminable même si elle est plutôt agréable.
On arrive à la Vacherie des Erps et on continue tout droit vers le Boréon où on arrive assez vite. Mal aux jambes et fatigué ? Après la Stèle, on peut suivre tranquillement la petite route moche et bétonnée qu’on a évitée à la montée.
Sacrée journée ! Ne pas oublier la crème solaire et la casquette, la plus grande partie de l’itinéraire étant à découvert au beau et chaud soleil du Mercantour.
! DANGER !
RÉSERVÉ AUX MONTAGNARDS EXPÉRIMENTÉS !
Pour résumer, si la face Nord de la Cime du Mercantour vous rebute, chargez plutôt une trace qui monte par le Vallon des Erps et la Baisse du Lac, TRÈS PENTUE, (point IGN 2636) puis redescendez par le chemin de Cerise : c’est la boucle la moins dangereuse.
Carte IGN 3741 OT « Vallée de la Vésubie ».
Topo Guide Vidéo détaillé bientôt peut-être sur ma chaîne YouTube gratuite et non monétisée « Alpic Montagnes ».