Dimanche, j'ai coupé court aux questionnements de l'Ours par un magistral : "mais qu'est-ce que tu te fatigues les neurones à toujours vouloir nous trouver de nouveaux itinéraires, pour mardi tu n'as qu'à reproposer ton projet à la crête Nord-Ouest du Mont Orel de jeudi dernier, remplacé au dernier moment par le Pénas et la Gardette à cause du méchant vent de Nord-Est puisqu'il paraît qu'il n'y en aura pas !".
Ne s'étant pas privé de cette aubaine, nous y sommes allés la fleur au fusil, la route étant bien damée jusqu'au carrefour coté 1065m, nous avons pu en partir raquettes aux pieds dans une neige croûtée mais relativement bien tracée jusqu'au raccourci pour le plateau Bouffard qui, étant déneigé dans ses quelques parties les mieux exposées, a encore mis nos solides raquettes à l'épreuve. Arrivés sur le plateau, ce fut le paradis retrouvé, même si la fraîcheur matinale était encore bien mordante, aussi nous n'avons pas traîné pour le traverser et rejoindre la Route Forestière des Eaux Pendantes et, par elle, cette satanée croupe en rive gauche de la Combe Bouton qui se poursuit sur la rive droite du ravin du Riou Sec, qu'il suffit de remonter par une draine de débardage surmontant deux escaliers de part et d'autre d'un éphémère replat à 1580m : ne cherchez pas les lacets, il n'y en a aucun et je dois avouer que depuis 2013 j'avais complètement oublié ces deux séquences. Heureusement que sur la piste de liaison pour rejoindre à nouveau la Route Forestière des Eaux Pendantes et la suivre jusqu'au Col de la Coche nous avons largement eu le temps de reprendre notre souffle. Nous sommes arrivés assez tôt pour bénéficier d'un généreux rayon de soleil le temps de notre pause-ravitaillement avant qu'il soit occulté par le Mont Orel et de profiter de son temps de transit pour foncer vers notre ultime but : monter à sa rencontre le plus haut possible sur cette crête.
Il faut croire qu'il y avait urgence, car je n'avais pas encore refait mon sac que mes trois comparses, l'Ours en tête, avaient traversé le Col et attaquaient la montée sauvage s'il en est ! heureusement qu'avec la trace je ne pouvais pas me perdre et que dans une neige profonde sans cohésion du sol au plafond, l'Ours a quand même dû ralentir, même s'il ne faut pas compter qu'il s'arrête pour reprendre son souffle; plus c'est pentu plus il avance régulier comme un métronome. Malgré tout, une fois dans le mélézin, les quelques relais de Patrice lui ont bien soulagé les quadriceps, du coup nous avons pu grimper jusqu'à l'orée du mélézin sur un éphémère replat avant la contre-pente sous la barre rocheuse qui se poursuit presque jusqu'au sommet du Mont Orel; tandis que je pensais que nous allions nous arrêter au retour en crête sur la piste forestière au niveau d'une fort sympathique et très esthétique petite combe mais, que nenni ! je les ai vus la traverser sans faiblir et sur mon altercation "vous comptez monter jusqu'où?" d'ouïr : "il n'est même pas midi, nous venons juste de passer les 1000m de déniv et nous ne sommes pas encore au soleil ! alors nous allons laisser nos sacs de l'autre côté et monter encore une bonne demi-heure à sa rencontre !" que faire sinon les suivre ?!
La pente se redressant de plus en plus, l'Ours repère sur la gauche une trace de montée de skieurs que nous nous empressons de rejoindre et qui va bien nous aider à sortir sur le faux plat terminal, en effet bien au soleil et au large panorama sur l'Embrunais; comme il fallait bien que je me distingue : "Ah oui ! tout ça pour ça ! c'est sûr qu'il ne fallait pas le rater celui-là !" et de me plaindre que ça n'avait strictement rien à voir avec la superbe balade de dimanche et tout particulièrement notre fabuleuse descente par la Cabane de Soleil Bœuf !
La réponse ne s'est pas fait attendre : " c'est toute la différence entre le rêve et la réalité, dommage que tu aies tout oublié depuis 2013 ! je te rappelle que depuis le départ nous évoluons dans l'immense et ô combien remarquable Forêt de Saluces globalement à l'ubac comme il se doit !!!".
En effet, nous ne nous sommes vraiment amusés que jusqu'à notre retour vers nos sacs, plus bas la neige étant très abîmée par les nombreuses vieilles traces de skieurs et bien que nous ayons fait de notre mieux pour les éviter nous nous sommes trop vite retrouvés dans la sapinière un peu trop dense pour vraiment surfer et rapidement arrivés sur la piste de la Chapelle de Pra Leydon par laquelle nous sommes revenus au Col de la Coche où la Marmotte nous attendait depuis une bonne heure. Biscuits et chocolat dégustés, elle repartait aussitôt par l'itinéraire inverse. La température étant clémente et le soleil généreux, nous avons pris notre temps puis, avant d'entreprendre la folle descente sur la draine de montée (entre 35 et 40°, excusez du peu !), nous nous sommes un peu écartés pour la vue sur le sommet, le ravin du Riou Sec et les Eaux Pendantes (très bel antagonisme, n'est-ce-pas ? c'est à se demander si ici les lois de la pesanteur sont inversées !) pour récidiver plus largement au niveau du petit replat à 1580m en allant jusqu'au bord de la grosse ravine (véritable dortoir à chamois et autres chevreuils !), l'Ours espérant nous montrer la barre rocheuse des anciennes ardoisières dites du Cul de l'Ours (qu'il fallait bien évidemment surtout ne pas rater !), manque de bol, le contre-jour était tel que nous sommes restés sur notre faim. Et de partir comme un dératé sur cette draine à presque 30° sur une neige bien damée par les skieurs où chaque pas me secouait jusqu'aux cervicales, alors j'ai ralenti un max et ils m'ont attendue après avoir rattrapé la Marmotte au moment de traverser la Route Forestière des Eaux Pendantes où nous avons abandonné notre trace du matin pour continuer tout droit toujours sur la même croupe, jusqu'à rejoindre la piste sylvopastorale qui franchit le Canal de Palps et nous ramène sur la route du Col de la Coche à quelques encablures du parking et le Duster que nous étions tous contents de retrouver après une pareille bambée. Nos ami(e)s Jocelyne et Patrice, les régionaux de l'étape, étant très satisfaits de la randonnée et de leurs performances, que demander de mieux ?!
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Détails
Bref Topo :
depuis le carrefour 1065m au-dessus des Lagiers > la route des Cols de la Coche et de Valbelle sur environ 50m > piste sylvopastorale à droite qui revient au-dessus des Lagiers jusqu'à 1096m > 10 à 15m après le lacet, montée directe au plateau Bouffard par un sentier balisé par de très vieilles balises bleues > traverser le plateau Bouffard tout droit en passant à gauche du chalet semi-enterré > poursuivre au-dessus en direction du lacet de la Route Forestière des Eaux Pendantes, la suivre jusqu'à son franchissement de la croupe en rive gauche de la Combe Bouton, 1390m > monter tout droit tout le long de cette longue croupe, jusqu'à la piste quasi-horizontale à 1690m, en suivant la draine de débardage particulièrement raide et sans le moindre lacet (sauf dans la traversée d'un petit replat à 1580m) > elle rejoint la Route Forestière des Eaux Pendantes à la cote 1710m > la suivre jusqu'au Col de la Coche > de là, les amateurs de randonnées sauvages suivent au mieux le fil de la crête Nord-Ouest du Mont Orel, assez scabreuse au début (entrelacs de blocs et d'une végétation assez dense jusqu'au mélézin) bien plus cool au-dessus jusqu'à la pente finale, les moins motivés resteront sur la piste de la Chapelle de Pra Leydon jusqu'à environ 1919m et rejoindront la crête par la piste de droite > restés ou revenus en crête, la poursuivre jusqu'au maximum de ses capacités horaires, physiques et techniques > descente par le même itinéraire ou en recherchant la meilleure neige dans les pentes Nord-Est jusqu'à retrouver la piste de la Chapelle de Pra Leydon et revenir au Col de la Coche > retour par l'itinéraire de montée jusqu'à la cote 1390m (sans se priver d'une petite variante sur le petit replat à 1580m pour le "belvédère des Eaux Pendantes" au bord du ravin du Riou Sec) > pour varier les plaisirs et surtout pallier au manque de neige sur le raccourci du plateau Bouffard, il vaut mieux revenir en continuant sur la croupe en rive gauche de la Combe Bouton puis par la piste qui traverse le Canal de Palps, puis les champs à 1185m avant de rejoindre la Route du Col de la Coche à suivre jusqu'au parking.
Pour plus de détails voir et revoir le photos-reportage d'Hélène : Diaporama
Liste des albums de nos randonnées précédentes dans ce secteur :
Albm047-Mont-Orel en Traversée, avril 2012 : Diaporama
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