Crête de Pierre Pointue en raquettes à neige par un itinéraire similaire à notre précédent
en décembre 2019 , il faut bien avouer qu'après les 40cm de fraîche à 1800m des trois derniers jours et le vent tempétueux d'hier mieux valait bien choisir où promener ses raquettes. Ce secteur proche de chez nous étant peu propice aux avalanches et autres coulées, nous y montons souvent quand les conditions sont peu favorables presque partout ailleurs, aux quelques autres incontournables près du style Tête de Fouran et le Méale.
Suivant les données météorologiques que STRAVA associe automatiquement à nos traces (Dégagé, Température -12°C, Humidité 68%, Ressentie -17°C, Vitesse du vent 7,6 km/h, Direction NE) corroborées par notre vieux Duster qui affichait -9° à 985m sur notre parking et même s’il n’a pas eu le temps d’afficher la température extérieure sur le parking d'hiver au-dessus du Château de Caléyère, 1239m, nos doigts et nos orteils nous ont très vite fait comprendre que les valeurs estimées par STRAVA étaient assez réalistes. Heureusement qu’un généreux soleil nous a très vite rejoints et réconfortés et que, bien qu’en l’absence de nos autres invités nous ayons convenu de monter au plus court par l’itinéraire classique de Folampelle le nez face au vent glacial, l’Ours nous a invitées à retourner nous mettre à l’abri plus à l’Ouest en montant par les Muandes de Bourlinche, le tout dans une poudreuse de rêve sans aucune trace humaine, dont l’épaisseur de 20 à 30cm au départ croissait à vue d’oeil pour atteindre le m à Pré Clos, chauffant à blanc nos pauvres quadriceps. Nous n’aurions jamais pu monter jusqu’à notre clairière préférée si depuis Pré Clos nous n’avions pas emprunté la très belle trace d’au moins 5 skieurs suffisamment lourds pour avoir réussi un damage capable de supporter nos raquettes sans autre enfoncement et bien préservée malgré le retour d’un d’entre eux par cet itinéraire, une véritable bénédiction. En haut, le creux de la tranchée de la trace était par endroits impressionnant, au moins 50 cm voire plus et, de part et d’autres, le paysage était splendide, un véritable conte de fée.
L’Ours, arrivé en tête à la première clairière de la crête, est resté sur la trace qui continuait en m’attendant bien qu’il connaisse déjà mes intentions clairement exprimées 80 m plus bas, ce qui a laissé le temps à un jeune couple de skieurs qui venait de me doubler d’aller s’installer à notre belvédère habituel pour son bref pique-nique. Lorsqu’à notre tour nous nous sommes écartés de la trace pour tenter de trouver en vain un deuxième belvédère, notre ardeur a été très vite calmée tellement nous descendions profond, donc très vite fatigant à plat et exténuant en montée, nous contraignant à regagner la trace au plus court et effectuer une installation de fortune pour partager mon sandwich avec l’Ours, le sien étant toujours dans son réfrigérateur; et de voir nos deux jeunes reprendre la trace de montée en nous souhaitant bon appétit :
- vous êtes partis pour où comme ça ?
- pour la crête de Chante-Perdrix !
- en passant par le Lac de l’Hivernet ?
- oui !
- oh là là ! vous connaissez bien l’itinéraire ?
- non pas autrement que sur la carte !
- alors il vaudrait mieux vous contenter d’un retour par la combe de l’Aiguille en bonne poudreuse et sans trop de risque si vous restez bien sur sa rive droite, parce qu’il y a énormément de neige et hier le vent était très fort, même la Crête de l’Arpion me paraît risquée aujourd’hui, soyez prudent !
- oui, merci !
Pour nous, dès lors, il ne nous était plus possible de poursuivre pour aller chercher une pente plus douce pour rejoindre l’Aiguille et de nous interroger si nous nous contentions d’un retour par la trace de montée ou si nous tentions quand même l’aventure par une descente tout schuss suivant le bon principe : plus c’est pentu plus c’est facile, à condition que la neige soit suffisamment stable. La probabilité de la présence de plaque à vent dans cette pente nous a paru suffisamment faible pour que nous tentions l’aventure en prenant malgré tout les précautions d’usage (test en haut et descente fractionnée par deux refuges suffisamment sûrs). Le plus pentu passé, la vieille cabane étant encore inondée de soleil, nous n’avons pas pu résister au plaisir de lui rendre visite. Comme il était bien trop tard pour refermer la boucle comme
en décembre 2019 , nous avons tenté de récidiver par une directe sous la cabane mais la pente nous en a vite dissuadés d’où un pénible demi-tour pour revenir sur la piste de l’Aiguille sur laquelle nos jeunes skieurs nous ont rattrapés :
- mais c'est vous qui avez fait cette belle trace sur la piste ?
- oui ! alors elle était comment cette descente là-haut ?
- géniale ! avec tout ce qu'il fallait comme pente douce et mélézin suffisamment clair, une poudreuse de rêve, un vrai régal, merci pour les informations et votre trace !
- vous êtes partis d'où ?
- du Château de Caléyère !
- et vous comptez descendre par où, les Fontaniers et la suite ?
- oui !
- alors si vous voulez encore vous amuser un peu et moins pousser sur vos bâtons, coupez par la combe avant, puis 2 fois la route et la combe suivante vous ramènera naturellement sous Folampelle et tout droit jusqu'au parking !
- ok, super, merci !
et d'embrayer derrière eux à fond les manettes pour rejoindre la Marmotte avant qu’éventuellement elle ne rate le raccourci sous Folampelle, séquence qui m’a fortement déplue et sérieusement fatiguée d’autant que l’Ours dont les capacités d'anticipation ne sont plus à mettre en exergue, après avoir laissé le temps à la Marmotte de déguster avec retard ses 2 biscuits et autre barre de chocolat, a poursuivi jusqu’au parking à un rythme encore soutenu. Et je dois avouer que bien nous en a pris sinon j’aurais été contrainte de décliner le chocolat chaud offert chez eux pour être sûre de mon retour à Chorges avant les 18h fatidiques ! mes aïeux ! quelle journée bien remplie !...