Le
circuit à l'adret des Orgiers, imaginé par l'Ours pour que nous découvrions enfin ce fameux sentier qui permet de relier au plus court le Bois Durat à Cadoutre en traversant, d'une manière quelque peu osée, l'impressionnant ravin du Merdanel pour ensuite couper perpendiculairement la longue croupe Sud-Ouest des Orgiers que nous avons entièrement gravie en
novembre 2017 . Le minuscule circuit secondaire en aval de la Cabane du Bois Durat tout comme la grimpette amont jusqu'à la neige déjà bien connus ne servant que de variable d'ajustement pour que tout le monde y trouve son compte sans devoir attendre. Le tout me redonnant l'occasion de constater combien la Marmotte et l'Ours se connaissent bien tant ils sont rodés à ce type d'exercice, jugez vous-même (à la radio) :
- coucou Annie, nous venons juste d'arriver au premier promontoire rocheux qui nous paraît être suffisamment confortable pour notre pique-nique, ma montre indique +771m de dénivelé cumulé, hier soir quand nous en avons discuté nous pensions pouvoir le trouver aux environs de 1800m soit 90m plus bas, est-ce que tu penses pouvoir monter jusqu'ici ?
- oui, si vous m'en laissez le temps car ce matin je monte toujours aussi lentement !
- pas de problème, je pense que nous sommes encore bien bas par rapport à la neige, nous poursuivons notre grimpette, à tout à l'heure.
- OK, grimpez bien !
Et de me demander si je voulais bien laisser mon sac là pour y alléger le sien afin de continuer plus aisément mais, à son grand étonnement, j'ai rétorqué:
- pour ce qu'il reste à faire, je garde mon sac, ici il fait trop froid !
Pour à notre pause-ravitaillement bien ensoleillée au belvédère semi-rocheux à 2060m, point culminant de son
projet , devoir lui avouer m'être bien plantée sur le reste à faire !
- peu importe mais, pour laisser plus de temps que prévu à la Marmotte-escargot, il me paraît préférable de le passer ici en continuant notre grimpette jusqu'à la neige, qu'en penses-tu ?
- oui, je veux bien continuer tout doux, tu n'as qu'à filer devant et me reprendre au passage !
Aussitôt dit, aussitôt fait : dès que je l'ai vu entreprendre son retour, j'ai pris des devants pour lorsqu'il m'a rejoint :
- peut-être qu'en louvoyant j'aurais pu encore monter hors neige jusqu'au sentier de la Crête de Catinat mais, vu l'heure, ça aurait fait trop attendre la Marmotte !
Nous avons pris nos sacs et filé vers le bas, lui devant et d'arriver pile-poil en même temps que la Marmotte alors que, de part et d'autre de l'éperon rocheux, ils ne pouvaient pas se voir ! c'est pas beau ça !
Pique-nique et descente en effectuant la boucle de la Cabane du Bois Durat, pour ensuite rejoindre le départ de ce fameux sentier qui intriguait tant notre plantigrade. Et il faut bien avouer que sa descente de la rive gauche du ravin jusqu'au torrent du Merdanel est quelque peu sportive même si, fort heureusement, sa courte partie la plus exposée est bien sécurisée par un bout de corde qui prolonge utilement vers l'amont la main courante câblée, câble protégé par un conséquent tuyau noir bien plus agréable pour les mains.
Tandis que, rive droite, son assise bien visible en amont du talus affouillé par les crues du Merdanel a de toute évidence été emportée depuis longtemps rendant son accessibilité un peu compliquée. Même si à une vingtaine de m en aval, ce jour-là, grâce à une providentielle anse du Merdanel contraint par une conséquente moraine de galets ayant préservée de la débâcle une petite tranche herbeuse à demi-effondrée dudit talus nous a bien aidés et les quelques marches taillées par l'Ours nous ont permis de le franchir aisément par une diagonale ascendante pour retrouver facilement le sentier qui, bien marqué, traverse de manière très étroite et assez aérienne tout le flanc droit de ce vaste ravin avant de retrouver un agréable confort dans sa partie un peu moins abrupte et plus sylvestre. Sentier à éviter absolument avec de jeunes enfants bien qu'accessible avec prudence aux randonneurs quelque peu alpins.
La suite, évidemment nécessaire pour effectuer cette traversée en circuit, n'est plus qu'un long fleuve tranquille même avec les raccourcis plus ou moins improvisés par l'Ours, content d'avoir enfin obtenu la réponse à toutes ses interrogations au sujet de ce sentie, même si, une fois de plus grâce à la carte de chaleur de STRAVA, il n'avait plus aucun doute sur sa faisabilité, sans en avoir pour autant le coût ! que nous avons essayé de relater ci-dessus en fonction de l'expérience vécue du jour, tout en sachant qu'elle ne peut pas être pérenne puisque assujettie aux plus ou moins violentes sautes d'humeur du Merdanel.