l'Arche de Sable, par Piebrun & Lac du Distroit, retour par Roc Blanc en traversée, Col du Ruffy, les Grands Clots, re Lac du Distroit & Piebrun, depuis la Vallée du Rabioux, Châteauroux-les-Alpes - Orcières, Hautes-Alpes.

L'Arche de Sable, encore une bien belle originalité que l'Ours a dénichée sur le blog de Pascal Sombardier, génial infatigable découvreur de randonnées insolites et spectaculaires dont il s'est fait une spécialité de laquelle nous sommes friands lorsque notre niveau technique nous le permet. Après en avoir envisagé sa visite dans deux projets depuis Prapic et un depuis Freissinières, les trois avec de très gros dénivelés et grandes distances toujours pas réalisés, il a récemment eu l'idée de ce nouveau projet, permettant d'y arriver par le haut, au plus court, avec un dénivelé moindre si on court-circuite la traversée de Roc Blanc, qu'il s'est empressé de nous soumettre tant était grande son impatience à aller voir de près cette curiosité que Pascal Sombardier décrit à juste titre comme relativement éphémère vu sa consistance et le niveau d'érosion de ses abords.
Météo France nous avait promis soleil et nuages en milieu de journée allant vers le grand beau en fin d'après-midi, avec des rafales de vent de 45km/h au maximum sur Bayard et Gap, pas plus de 25 sur la Durance, c'est donc en toute confiance que nous sommes partis très tôt la fleur au fusil, pour cette nouvelle aventure. Manque de bol, dès la Vallée du Rabioux, l'Ours nous fait remarquer l'étrange allure d'un nuage de brume qui entoure le Mourre Froid : "Oh ! que je n'aime pas ça !". Aussitôt garés, nous abandonnons la Marmotte à son rythme et partons un bon pas sur le sentier de Piebrun, entouré d'un nuage de mouches et en transpirant plus que la normale; ce n'est qu'arrivés dans le Vallon, entre Valaoute et la Tête des Maitz que nous trouverons la fraîcheur avec un vent de Sud-Ouest qui commence à forcir, ce qui nous a bien aidés pour rejoindre le Lac du Distroit à un rythme soutenu; quelle n'est pas notre surprise de le trouver encore en grande partie sous la neige avec les quelques parties en eau recouvertes d'une fine pellicule de glace, comme quoi il a gelé assez fort cette nuit à 2522m !
Alors sans traîner, nous avons traversé vers le talweg de gauche pour en remonter la nervure semi-herbeuse et rocheuse de sa rive gauche, jusqu'à sa mini-brèche sommitale qui donne accès au vaste faux plateau qui recouvre toute l'épaule Nord-Ouest de Roc Blanc sur lequel, par pure curiosité, nous avons effectué quelques festons avant de contourner par la droite la bosse cotée 2763m, afin de trouver au-delà une zone certes pentue, en terre marno-schisteuse, mais facilement praticable car très meuble, que nous avons rapidement descendue, sans faire le dahu, avant de légèrement remonter pour rejoindre cette fameuse Arche de Sable, bien visible depuis le haut. Et de découvrir que le torrent ne passe plus sous l'arche, mais sort, avec un relativement fort débit à cette date, d'une grotte de sable à sa droite; bien plus haut, après la visite détaillée du site, nous comprendrons que ce faisant, il a complètement siphonné le micro-lac qui figure sur Géoportail et n'existe plus du tout sur le terrain entre la dune de sable et le Col des Terres Blanches.
La fraîcheur de la température, le vent de plus en plus violent et la couverture nuageuse de plus en plus sombre ne nous incitant pas à la flânerie, et compte tenu de notre bon timing, nous avons fait le tour de la crête en limite de séparation des eaux entre Isère et Durance pour rejoindre le sommet de Roc Blanc où nous étions à moins de 11h, avec un vent quasi-infernal, ce qui ne nous a pas empêchés de poursuivre notre épopée en continuant jusqu'au Col du Ruffy, une première pour nous ! qu'il convenait évidemment de compléter par la visite de la berge Sud du Lac des Grands Clots et trouver ensuite le cheminement le plus direct pour rallier au mieux le Lac du Distroit où la Marmotte nous attendait pour notre pique-nique, rejointe à 12h30. Là encore, vu la superbe météo ambiante, nous n'avons guère traîné avant notre retour par le même itinéraire qu'à la montée, à l'exception de la variante pour une meilleure visite de la zone humide et son spectaculaire tapis de primevères farineuses, je ne pense pas en avoir jamais vu autant en un seul lieu !
Dès le début de la réelle descente, nous avons été quelque peu humectés par quelques incontinences nuageuses, mais au pied de l'alpage de Piebrun nous avons vu fondre sur nous une tout autre averse, l'Ours nous invitant à nous précipiter sous l'énorme et remarquable touffe d'érables bien au-dessus de la cabane; violente mais de coute durée, nous n'avons pas eu droit à la rincée promise et avons pu regagner le Duster sans nous mouiller, tous très satisfaits malgré tout de cette bien belle et assez sportive randonnée.

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