Pointe des Sagnes Longues, 3032 m, par Vallon de Clausis & la Crête de la Lauzière, retour par la crête Ouest, pied Nord du Rouchon, Pic de Cornivier, col Sud et le talweg ; depuis la cote, 2170 m, sur la D205t, Molines-en-Queyras, Hautes-Alpes.

La Pointe des Sagnes Longues, 3032 m, très prisée des amateurs de sport de neige est beaucoup moins fréquentée en pédestre, tout particulièrement par le sauvage Vallon de Clausis, excellente raison pour en profiter sans modération.
Elle est la seule pointe à atteindre les 3000 m de la longue crête qui va du Clot la Chalp de Molines, au Nord-Ouest, jusqu'au Col de Chamoussière, au Sud-Est, ligne de partage des eaux entre l'Aigue Agnelle au Nord et l'Aigue Blanche au Sud. Cette crête d'allure dysmorphique présente un versant Sud aux doux vallonnements tandis que son versant Nord est particulièrement tourmenté et abrupt, à l'exception des deux vallons suivants : le Vallon de Longet qui monte régulièrement du Rocher d'Annibal au Col de Longet, très fréquenté été comme hiver et le Vallon de Clausis qui, par le franchissement d'un rude verrou, monte de la Bergerie des Tioures à son col géographique, 2799 m, non nommé sur l'IGN, que par mimétisme nous baptiserons Col de Clausis. Tout comme les collets Est (286? m) et Ouest (283?m) de part et d'autre du célèbre rocher d'escalade le Rouchon, véritable monolithe en forme de dent planté au milieu du col entre le Pic de Cornivier et la longue crête, rampe d'accès à la Pointe des Sagnes Longues. En amont de son verrou, le Vallon de Clausis est un véritable enchantement, hormis l'absence d'un lac, tout y est : vernes, vaste zone humide, pelouse, polis glaciaires, chaos de blocs erratiques, plus haut éboulis multiformes et multicolores, falaises compactes en rive gauche, crête déchiquetée en rive droite et la fière proue du Pic de Cornivier le scindant en deux : le talweg Ouest jusqu'à son col et à l'Est un vaste plan d'inclinaison modeste, se métamorphosant en fabuleux balcon jusqu'au sommet, sur lequel nous avions imaginé que nous allions progresser de la manière la plus cool qu'on puisse rencontrer ! Mais c'était sans compter avec les facéties de l'Ours qui, pour ne rien oublier et tout voir, nous a invités à suivre au plus près le bord du précipice en passant par la Crête de la Lauzière; c'est beaucoup plus sportif, l'envers de son point culminant, 2735 m, constitué d'une étroite crête déchiquetée susceptible d'en intimider certains et où la prudence est de rigueur, se franchit malgré tout assez facilement, moyennant quoi il faut avouer que cet itinéraire est très intéressant, l'Adroit du Vel vu du dessus étant assez impressionnant et fait très vite oublier les deux rudes pentes à gravir et la petite séquence émotion précédente entre elles.
Son large sommet, particulièrement confortable, orné d'un énorme cairn, offre un vaste et fabuleux panorama à 360° dont on aurait bien tort de se priver; poursuivre cette crête jusqu'au Col de Chamoussière, et au-delà si affinités, ne paraît pas être une entreprise surhumaine pour les randonneurs aguerris, il n'en faut pas plus pour envisager une future visite en traversée, pour un peu varier les plaisirs !...

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8 km

+999 m/-991 m

04:00

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Détails

Bref Topo :
depuis le départ du bon sentier avant la passerelle sur l'Aigue Agnelle, à la cote d'environ 2170 m, sur la D205t, route du Col Agnel > le suivre jusqu'aux abords de la vaste zone humide, la contourner par la gauche et rejoindre le collet au Sud-Est > traverser à niveau la combe suspendue suivante en demi-entonnoir et grimper frontalement la rude pente d'accès direct à la Crête de la Lauzière (il est très facile d'en faire de même, de manière bien plus soft, en traversant légèrement plus haut !) > suivre la crête au plus près de son fil (herbeuse, puis rocheuse et très facile jusqu'à son cairn sommital) > roche déchiquetée avec soubassement schisteux bien plus aérienne et délicate à la descente, mais qui se passe aisément avec l'expérience de ce genre de terrain, extrême prudence, voire renoncement pour les autres ! au bout un nouveau double choix : toujours rester au plus près de la falaise et affronter le deuxième raidillon ou le contourner par la droite (Sud) et pour le spectacle revenir au plus vite sur cet immense balcon dentelé, c'est à son extrême bord que la progression est la plus aisée jusqu'au sommet > retour évident par le confortable sentier qui court sur la crête Ouest > nous avons choisi de contourner le Rouchon par le Nord en traversant un chaos de gros blocs écroulés aux étranges couleurs pour ensuite contourner les ressauts rocheux de la crête Est du Pic de Cornivier et accéder à son sommet par sa crête Sud-Ouest en A/R > Col de Clausis > retour par le sentier de son talweg hormis les 3 variantes de l'Ours, pour le chaos de blocs erratiques, le micro-lac bien au-dessus de la zone humide et la variante hivernale de franchissement des 2 couloirs avalancheux du verrou qu'il convient de ne pas prendre à la légère !...

Nota Béné :
l'Ours pensait bien que cette première randonnée dans ce vallon devait être intéressante sans toutefois imaginer qu'elle nous offrirait un tel spectacle et susciterait un pareil enthousiasme unanimement partagé !...

Pour plus de détails voir et revoir le photos-reportage d'Hélène : Diaporama