L'Ailette, ce fier sommet, véritable forteresse calcaire au relief déchiqueté qui trône magistralement entre la Séolane des Besses (2402, 2408m, à la silhouette bien moins hirsute !) et la massive Petite Séolane (2854m), ne peut pas laisser indifférent le randonneur alpin toujours en recherche de nouvelles aventures qui circule sur la RN 94 en arrivant à Chorges depuis Gap et(ou) sur la D 900
aux alentours du Lauzet-Ubaye et qui, dès lors, n'a plus qu'une envie : monter là-haut et ainsi, pour les plus distraits comme notre vieil Ours, découvrir le magistral bug de l'IGN sur la cote de ce si singulier sommet; en effet, il ne culmine pas à 2500m comme indiqué en gros et gras sur la Top 25 et Géoportail de l'IGN, mais plutôt à quelque chose qui se situerait entre 2560 et 2570m si l'on en croit les courbes de niveau de ces 2 mêmes sources (2577m sur la montre GPS de l'Ours qui donnait déjà 2594m au collet coté 2585m soit 9m de trop donc environ 2568m au cairn sommital ! un peu de cohérence, SVP Messieurs les Géographes !
Il est d'ailleurs assez étonnant que l'Ours, si prompt à relever les coquilles de ce genre, ait dû attendre sa 77ième année pour la détection de cette dernière, reproduite par tout le monde tel que
Altitude Rando et
lui même jusqu'ici.
Toujours est-il que depuis cette première visite en août 2017, séduit par l'étrangeté de ce sommet et la déconcertante facilité de son accès par sa crête Sud-Est, il souhaitait m'y accompagner par un itinéraire plus cool; connaissant ma profonde allergie aux traversées en dahu, il en a vite conclu que la seule voie susceptible de me satisfaire ne pouvait passer que par l'itinéraire de ce jour, avec la grosse incertitude du franchissement de la barre rocheuse à mi-pente sous le collet, la double vire à chamois la traversant est-elle praticable par les bipèdes de notre espèce ?
Eh bien oui ! et nous n'étions pas les premiers à passer par là, puisque le bref passage le plus exposé (techniquement très facile et sûr par temps sec !) est équipé d'un très beau piton parfaitement bien ancré, genre de matériel utilisé par les militaires, certainement en hivernale, d'après l'Ours !? A nouveau bien calée dans ses pas, c'est le plus simplement du monde que nous avons pu sortir au collet et rejoindre le cairn sommital par sa confortable crête parfaitement bien décorée par de nombreuses aiguilles rocheuses. Il n'empêche que, n'ayant regardé que mes pieds et leur plus proche environnement pour ne pas trop en voir à la montée et capté l'attention de l'Ours pour surveiller comment je les posais, au retour il s'est retrouvé tout surpris de ne pas reconnaître aussi facilement que d'habitude la sortie de la vire par laquelle nous étions montés d'où son conseil en forme de recommandation dans le topo ci-dessous.
En fait, l'idée lui était déjà venue au cours de notre dernière visite en août 2020 depuis
notre max du jour bien en amont de Terre Blanche d'où il avait bien observé le passage-clé et d'en conclure "je pense que nous pourrions franchir cette barre en effectuant un Z par les 2 vires à chamois, comme bien souvent !". Alors, lorsque la Marmotte a émis le voeux de refaire ce circuit qu'elle aime particulièrement, il en a profité pour me proposer ce
nouveau projet . Bien lui en a pris car je l'ai beaucoup aimé cette randonnée haute en couleur, même si sa réalisation a été quelque peu chamboulée par cet improbable enchaînement de circonstances :
1 - la veille en construisant la trace de l'accès routier pour que je puisse effectuer le copilotage, il s'était heurté au refus d'emprunter la route forestière de Montourioux par 2 des 4 routeurs testés dont celui de l'IGN !
2 - arrivés à son départ, nous voyons un sens interdit cloué sur un panneau et je lui indique que ce n'est pas la bonne piste, avant de me raviser 100m plus en amont vers les Besses !
3 - il estime alors qu'il est inutile de faire demi-tour, puisque la piste est désormais interdite, confirmant ainsi le refus du routeur de l'IGN !
Et voici comment nous nous sommes résolus à aller nous garer en amont du hameau des Besses, sans toutefois monter jusqu'au petit parking du château d'eau comme en août 2017, le dernier lacet de la piste s'étant particulièrement dégradé depuis !
Avec l'objectif de toujours maintenir le circuit habituel du Tour de la Séolane des Besses mais, au retour, l'Ours ayant vite compris que les 250m à remonter depuis notre parking habituel pour reboucler par Clot Sapey allaient être particulièrement indigestes pour la Marmotte et risquaient de compromettre l'accomplissement de notre devoir électoral, il nous a proposé la seule solution de rattrapage possible :
- continuer tranquillement par la route forestière de Montourioux le temps qu'en prenant les devants il remonte récupérer le Duster,
- pour au passage constater que ce matin il s'était bien fait avoir car le panneau du sens interdit date de l'hiver dernier pour cause de non-déneigement et présence de glace sur cette route !
Bien belle leçon à retenir : toujours prendre le temps de lire les indications portées par l'arrêté municipal qui accompagne les interdictions !