La Cocagne, la montagne et la mer
J’ai déjà suivi le Canal du Midi sur la
journée (longue journée) pour rejoindre la mer et Sète.
Bon nouveau prétexte à rejoindre ce beau
coin de Méditerranée : rejoindre Sylvie et Bastien partis la veille et les
beaux-parents pour passer le week-end ensemble pour la fête des mères entre Agde
et Sète.
J’ai choisi cette fois une variante par
une traversée de la Montagne Noire que j’apprécie particulièrement, en passant
par son point culminant, le Pic de Nore et ses 1 211 m, ce ne sont pas les
Pyrénées mais le dénivelé cumulé sur cette traversée n’est pas anodin, la
sortie va prendre du temps ? Et cette montagne et son pic sont
magnifiques ! Si variés par les sols, la topologie, la végétation, etc. Les
influences océaniques, continentales, méditerranéennes ont façonné la nature.
Cela faisait aussi un moment que je voulais faire une traversée du massif sur
sa longueur.
Départ donc de bon matin dès la fin du
couvre-feu pour une longue balade de l’aube au crépuscule (et même plutôt à
nuit) par un maximum de chemins pour rallier la Montagne Noire à Dourgne,
grimper sur le plateau, traverser le massif, descendre sur Saint-Chinian,
suivre un bout de Canal du Midi jusqu’à Béziers, passer Agde et arriver en bord
de mer ? Je n’ai pas oublié les éclairages ?
La trace pour rejoindre Dourgne traverse
la Cocagne et est très vallonnée.
Début du parcours le long de la vallée
du Girou, alternant chemins en herbe, pistes rurales et goudron. Le relief va
commencer à se présenter du côté du Faget, je remonte la vallée du Girou
pratiquement jusqu’à sa source, à côté de Puylaurens.
Là, je bascule vers le Sor et profite
des beaux panoramas sur la plaine et la Montagne Noire qui m’attend.
J’adore les Ancolies, ce sont des fleurs
fines et timides : elles regardent le plus souvent le sol et vous obligent
à vous baisser pour admirer leur architecture.
J’aurai vu quelques animaux sauvages
aussi : nombreux rapaces, des biches, des lièvres, un écureuil, pas le
temps d’attraper l’appareil photo. Juste l’image de cette biche dans ce champ
de blé dont je voyais le corps bondir avec grâce puis disparaître dans le blé
haut.
Plusieurs pistes permettent d’accéder au
plateau depuis la plaine, celle de Pistre depuis Sorèze est une des plus
belles. Là, je suis passé par Dourgne pour monter par les ardoisières (la piste
est superbe, dans la vallée du Taurou, très encaissée, on se croirait vraiment
en montagne) pour longer le Désert de Saint-Ferréol et sa chapelle, site
magnifique, puis arriver à la Croix des Fangasses, je ne partirai pas à gauche
pour faire la jolie, facile et ludique descente vers Arfons, pas de regrets, je
la connais bien.
Je suis les larges pistes forestières
vers Les Escudiès. Juste avant les Escudiès, je vais suivre la route pour aller
jusqu’au mémorial de Fontbruno. Le Corps Franc de la Montagne a été très actif
pendant la Seconde guerre, de nombreux résistants ont tués par l’armée
allemande ou la milice française ?
Le monument de
Fontbruno est composé d'une obélisque de béton de plus de 20 mètres de haut,
avec en son sommet des bras indiquant des lieux où a combattu le Corps Franc de
la Montagne Noire. Dans la partie inférieure du monument, une crypte a été
aménagée. Elle renferme 13 sarcophages où reposent les corps d'hommes tués au
combat.
De nombreuses
croix commémoratives ont été érigées dans le secteur.
Je poursuis ma
balade sur les pistes avant de franchir une première portion engagée sur une
superbe descente empruntant une piste VTT. Je suis au-dessus des Montagnès et
me dirige par les pistes vers le Pic de Nore.
Petite pause casse-croûte, j’ai pris la
précaution sur cette sortie de partir avec mes provisions, il y a peu de points
où se ravitailler dans ce secteur ? Je suis en retard sur l’horaire que j’avais
estimé, je pensais pouvoir manger en haut du Pic de Nore. Sur de la longue
comme aujourd’hui, je ne m’impose pas de contraintes horaires mais le
couvre-feu est toujours de vigueur.
Le Pic de Nore
se voit de (très) loin, on peut donc se dire « Je le vois,
j’arrive ! » mais il reste encore une bonne distance avant d’en
approcher vraiment.
Penser avant
de monter au Pic à refaire ses provisions en eau, il va être difficile d’en
trouver pendant un long moment ? Les cimetières ont toujours un robinet d’eau
en fonctionnement.
La montée au Pic se fait par la route depuis
Pradelles-Cabardès et est assez roulante. Le Pic de Nore est un site unique,
entouré de landes, les influences continentales et méditerranéennes s’y
disputent la place, il est d’ailleurs souvent enneigé l’hiver ou même au
printemps. Le vent y souffle fort, les arbres d’ailleurs doivent lutter pour
dresser leur tronc vers le ciel, le sommet est désert, la lande occupe la
place, plus les pins sont tordus par le vent.
Arrivée au Pic : je suis
pratiquement à la moitié du parcours (à peu près 130 km) et maintenant ça
descend ? Enfin, disons que je vais vers la mer, donc quand j’y serai j’aurai
sans aucun doute abordé quelques descentes ?
Effectivement, après le Pic, je vais
m’engager sur de superbes pistes, superbes, très longues, mais quelques montées
viendront encore « agrémenter » la balade, comme si le dénivelé
positif cumulé n’était pas assez conséquent ?
Je poursuis donc le long du Gr7, passe
par le Col de Salettes, le Col de Serières, celui de Sainte-Colombe.
Les pistes sont superbes, je vois et je
sens que je me dirige vers la mer : la végétation change, les sols, les
couleurs et surtout les odeurs de romarin et de thym ?
J’arrive enfin dans la plaine de
Saint-Chinian à Babeau-Bouldoux par une superbe descente VTT. Je ne m’arrêterai
pas dans le coin pour déguster ce très bon vin. En vélo, ça « casse » un peu les jambes ?
Carignan, cinsault, grenache, lledone
pelut, mourvèdre et syrah sont les cépages cultivés dans ces
vignes. De très bons assemblages donnent ce vin AOC de qualité, Berlou et
Faugères ne sont pas loin non plus.
Encore un peu de
relief avant de rejoindre le Canal du Midi juste après le tunnel du Malpas à
Colombiers, où passe aussi la voie domitienne romaine qui reliait l’Italie à
l’Espagne.
Une autre curiosité
est l’étang de Montady, étang asséché et aménagé au XIIIème siècle.
L’oppidum d’Ensérune
est aussi tout près, ce site a été occupé par les Gaulois entre le VI 6ème
siècle avant notre ère et le Ier siècle après. De nombreux vestiges
témoignent de cette époque.
Passage à Béziers le
long des neuf écluses de Fonséranes permettant de franchir un dénivelé de 21,50
m sur plus de 300 m. La vue sur la Cathédrale Saint-Nazaire est superbe.
Je poursuis le long le Canal du Midi, rejoins Vias, Agde, arrive à Marseillan-plage et enfin au Castellas pour conclure cette belle et longue balade, 250 km et 3 500 m de D+ ?
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