Le Mont des Alouettes

Aucun lieu ne prête plus à controverse que le mont des Alouettes. Son nom déjà. La légende veut qu’il vienne d’une légion romaine Alouette qui s’y soit installée. Pourtant nulle trace ne l' atteste. Peut-être d’une déformation d’un mot en patois, ou encore de son survol par une colonie d’oiseaux. Le site remonte aux tréfonds de l’histoire. Plusieurs milliers de pierres taillées, venant peut-être de la région nantaise ont été retrouvées. Elles dateraient du mésolithique, une période où l’Homme commence à se sédentariser et vit principalement de la chasse.

Le sémaphore des moulins

L’histoire la plus connue est bien celle des moulins des Alouettes. Grâce à l’inclinaison des pales, les insurgés vendéens connaissaient la position des troupes républicaines. Pourtant, « les combats n’ont pas été très forts au mont des Alouettes », rappelle André Rouillon, président de l’association l’héritage, qui veut faire connaître le patrimoine herbretais. Ce code sémaphore était déjà utilisé par les meuniers.

La colline culmine à 232 m d’altitude, en faisant un des points les plus hauts du département. Par jour dégagé, on aperçoit Les Herbiers et une grande partie du bocage alentour. Battu par les vents, le mont est propice à la construction de moulins. Huit y seront construits à partir du XVI^e siècle.

De nos jours, trois moulins sont encore debout, contre sept au début du XX^e siècle. La première mention écrite attestant la présence d’un moulin date du 7 juillet 1564, dans le Chartier du Landreau. Sur l’un des moulins, les frères Martel ont sculpté Jean Yole, poète vendéen, avec une inscription.

Un haut lieu de commémoration vendéen

Autre lieu chargé d’histoire, la chapelle néogothique. En 1823, la duchesse d’Angoulême, fille de Louis XVI, est accueillie par 15 000 anciens insurgés. Elle tient à remercier ceux qui se sont battus au nom de son frère, Louis XVII, mort de mauvais traitements. Deux ans plus tard, la première pierre est posée, et la duchesse reviendra s’y recueillir l’année suivante. Inachevée après le changement de régime en 1830, Mgr Cazaux charge le Souvenir vendéen, une association qui entretient la mémoire des Guerres de Vendée, de l’achever en 1962. L’édifice est inauguré en 1968, en présence de l’évêque de Luçon. En 1993, une croix est érigée rendant hommage aux hommes qui sont morts deux cents ans plus tôt.

Un projet d’ossuaire à l’intérieur de la chapelle a été envisagé pour donner une sépulture aux 154 cadavres de vendéens retrouvés au Mans en 2009, cette ville «ne souhaitant pas récupérer ces restes humains». Elle ne veut pas de ces restes encombrants qui rappellent un passé qu’on veut oublier. Pour Alain Gérard, l’historien vendéen, l’église abbatiale de Saint-Florent-le-Vieil est plus indiquée car plus de la moitié des combattants de la Virée de Galerne étaient originaires des Mauges.

On remarquera, gravé sur un des moulin, la citation du célèbre écrivain vendéen; «La tradition, c’est le pied-mère. Le progrès, c’est le greffon». Formule qu’a fait sienne la Vendée, terre riche d’histoire et de tradition, et aussi terre dynamique.

Depuis, le lieu est devenu touristique, tant pour sa vue que pour son histoire. Le conseil général y a installé des sentiers pédestres, un restaurant accueille les badauds. Le 2 juillet 2011, le belge Philippe Gilbert franchit la ligne en tête pour cette première étape du Tour de France. Le sportif recevra le vélo d’or cette année-là. Les légendes continuent au mont des Alouettes.

D’après Ouest-France du 31/07/201