Crête de la Seyte, de 2400 à 2610m, par l'Aiguillette & Bois du Simon de l'Aigle, retour par Crouzet, l'aval de la Vie, les Lauzes, les Couemian (GR 5 & 541), depuis le Sapey, 1352m, Vallée du Fournel, l'Argentière-la-Bessée, Hautes-Alpes.

La Crête de la Seyte, elle est où celle-la ? En effet, si elle est devenue une quasi-classique à ski du fait de la relativement bonne sécurité qu'elle offre à ses visiteurs du même ordre que nos archi-classiques qui sont, par exemple, la Tête de Fouran et le Méale pour l'Embrunais, sauf que son accès n'y est pas aussi facile; en pédestre, entièrement dépourvue de tout sentier, elle reste une destination des plus confidentielles et il y a peu de chance que ce statut change de si tôt même si, en l'espèce, il ne faut jamais jurer de rien.
La Marmotte et l'Ours connaissent le très secret et sauvage Vallon de Crouzet depuis les années 80 pour y être montés en randonnée nordique avant leur formation Télémark et une dernière fois en randonnée alpine avec leur ami Serge (Gapençais de souche collègue de travail de l'Ours), ce qui leur avait permis de repérer cette certes modeste comparée à ses voisines mais assez esthétique crête ornée d'une croix, la séparant du très profond et austère Vallon du Fournel, d'où l'irrépressible désir d'y retourner dès septembre 2012 , première année de leur retraite à Embrun.
Motivation sérieusement réactivée cette année par l'impérieuse nécessité de trouver des itinéraires les plus sylvestres qui soient, en versant Nord, pour nous mettre le plus possible à l'abri des méfaits de cet été caniculaire. Avec toutefois le profond désagrément de devoir surmonter les dégâts infligés à nos fragiles forêts par les monumentaux engins modernes de débardage sans aucune pitié pour la nature; une fois de plus nous y avons eu droit et de belle manière ! Malgré la sécheresse généralisée, nous avons bien failli nous embourber jusqu'aux genoux dans la gadoue fraîchement ramenée en surface par un gros chantier toujours en cours dans le Bois du Simon de l'Aigle dès le grand lacet du sentier balisé, nous contraignant à chercher notre salut bien plus à l'Est que prévu, le mélézin étant nettement moins humide que la sapinière, pour une raide mais bien agréable grimpette jusqu'à la première épaule, 2400m, de la Crête de la Seyte, encore une première pour moi mais également pour l'Ours ! par cet itinéraire de montée. Et même s'il n'en a rien dit, il me paraît évident que, sans ma chronique lenteur, il aurait tenté la traversée intégrale de cette crête qui m'a paru à sa portée, même si nous n'avons pas pu en observer l'intégralité depuis notre itinéraire; dommage il va devoir y revenir sans moi !
Bien que de cette crête secondaire l'horizon soit sérieusement limité au Sud-Sud-Ouest par l'imposante muraille de la crête qui va de la Tête des Raisins à celle de Dormillouse, j'ai bien aimé, après une lumineuse grimpette dans le mélézin, son parcours assez sportif et d'une rare ambiance vu l'extrême austérité des pentes fuyantes vers l'abîme paraissant insondable de ce mythique Vallon du Fournel à la réputation bien affirmée. Tout comme le paisible alpage de la partie haute du Vallon de Crouzet, véritable havre de paix. En revanche, je n'ai pas aimé du tout le tort-chevilles de la "vague sente assez caillouteuse dans la contre-pente en rive gauche du Torrent de Crouzet". Mais, après un long pique-nique régénérateur attablés sur la terrasse du chalet rénové de Crouzet, le retour en forêt des plus cools au rythme de la Marmotte nous a à nouveau comblés, même si la dernière dégringolade sur un sentier supportant 2 GR en rive gauche du Torrent de Coué(i)mian a mis nos genoux à rude épreuve, c'est ravis enchantés que nous avons refermé la boucle de cet intéressant circuit.
Nota Béné :
Si sur Internet le puissant moteur de recherche de Google restitue une pléthore de références à ski, il n'en trouve aucune en pédestre et la Carte de chaleur de STRAVA, à partir de ce seul critère, est presque vierge, par contre à ski elle est déjà bien chargée. D'ailleurs, si les responsables sont allés jusqu'à devoir aménager une zone d'exclusion pour la protection du tétras-lyre, c'est bien la preuve qu'il y a du passage et que certains continuent à faire n'importe quoi ! nous restons malgré tout optimistes quant au maintien de sa faible fréquentation estivale.