Tour de la Montagne Pellat & Crête des Charances, par le travers de Crête de la Posterle, Vallon Pellat & cote 2617m, retour par Vallon des Eyguettes, Cabane du Gouron, les Souchards & Pont du Réal, depuis la Chalp, 1668m, Crévoux, Hautes-Alpe

La Montagne Pellat, 2675m, classique à ski depuis la Chalp, est beaucoup plus confidentielle pour les randonneurs que ce soit en pédestre ou en raquettes; pour ma part, je n'ai foulé son sommet que 2 fois toujours à l'initiative de l'Ours, au cours de randonnées mémorables en juin 2013 et décembre 2020 , après en avoir déjà fait le tour en décembre 2013 , en sens inverse de celui-ci, avec un début d'hiver particulièrement pauvre en neige.
Si ce tour plus ou moins élargi est également très prisé des skieurs, les plus véloces y intégrant couramment l'ascension du Petit Parpaillon, il reste lui aussi beaucoup plus confidentiel raquettes aux pieds, la preuve étant que, malgré l'absence de chute de neige depuis plus de 15j, du pied du Vallon Pellat jusqu'à la Croix de Razis, nous n'avons pas observé la moindre trace de raquettes parmi les quelques traces de skieurs.
Pour tout dire, je me dois de préciser qu'en fait nous n'étions absolument pas partis avec l'intention d'effectuer ce tour puisqu'au soir de Noël nous avions convenu que nous nous contenterions au mieux du sempiternel sommet à 2617m au fond du Vallon Pellat en aller-retour, en bénéficiant au mieux de la trace du km vertical toujours bien damé. Mais, dès le départ, à peine la passerelle sur le Torrent de Crévoux franchi :
- la neige est bien portante, il fait bien plus froid que prévu, si nous tentions un accès au Vallon Pellat plus direct que le traditionnel passage par la Cabane des Espagnols ?
- si tu es sûr que ce ne sera pas trop galère, pourquoi pas !
C'est ainsi qu'il m'a sorti de derrière les fagots cette trace quasi-rectiligne aux micro-reliefs près en jouant au mieux de ces derniers, sans carte et sans jeter une seule fois un oeil sur notre position sur mon SM, je ne comprendrai jamais comment il fait, mais c'est bien le plus naturellement du monde que nous avons rejoint la piste pastorale des Cabanes de la Ratelle et par elle le pied du Vallon Pellat.
La trace du km vertical dépassée, en l'absence d'une belle trace de montée des skieurs vers l'objectif du jour, le sommet de 2617m fermant au Sud ce célèbre vallon, il a choisi à mon grand dam avec la meilleure intention du monde une montée des plus directes par le travers de sa rive droite parce que, la neige n'y étant pas croûtée, nos pas y étaient plus doux et de nature à soulager ma hanche droite, alors qu'en dehors de cette louable attention, j'aurais préféré rester au soleil en montant rive gauche.
Du coup, comme la fois précédente , nous sommes sortis en crête au collet entre notre but et la Montagne Pellat, pour immédiatement nous réfugier sous la crête du côté du Vallon des Eyguettes, salutaire abri pour notre pause-ravitaillement bien méritée. Ce n'est qu'à la vue de la belle trace de montée des skieurs arrivant à ce collet depuis la Route du Parpaillon et leurs traces de descente directe depuis le sommet que j'ai émis mon souhait de redescendre par ce vallon au très grand étonnement de l'Ours :
- Oui, c'est tout à fait possible, nous y serons bien mieux exposés au soleil que dans le Vallon Pellat ! le seul bémol étant que dès la Croix de Razis nous ne reverrons plus le soleil jusqu'à la Chalp, tandis qu'en rive gauche du Vallon Pellat puis en traversant par les Cabanes de la Ratelle et les Clots Faure, nous pourrions rester un peu plus longtemps au soleil, mais ça peut finir par faire long !
- je préfère que nous fassions le tour de la Montagne Pellat !
- c'est, me semble-t-il, le meilleur choix; mon seul regret sera que, ne l'ayant pas anticipé, je n'ai pas pris ma boîte à photos persuadé que je n'aurais pas à rédiger un fiche en conséquence sur VisuGPX, mais ce n'est qu'un détail.
Pendant que j'abandonnais mon sac sur place, l'Ours a fait un bref aller-retour sur la crête vers la Montagne Pellat pour voir de plus près la ligne de fracture de la vaste plaque qui avait bien purgé toute la pente Ouest de cette montagne, nous permettant de suivre notre itinéraire de montée sans la moindre exposition ce jour-là !
Au sommet trônait le sac d'un skieur formule 1 qui l'avait abandonné le temps de son aller-retour à la rencontre de sa compagne, tandis qu'un solitaire que nous avions repéré en amont de la Cabane des Ecuelles arrivera un peu plus tard via la crête depuis le Col de Girabeau faisant le tour en sens inverse. Après discussion, le compagnon est parti sans coup férir pour passer par le Petit Parpaillon tandis que sa compagne se contentait de descendre comme nous par le Vallon des Eyguettes. Retour récupérer mon sac et super-descente peu croûtée, suivie d'une petite traversée tout en balcon avec beau panorama sur les Montagnes de Parpaillon et de Razis, cette dernière tout aussi bien purgée que la Pellat; au bout de ce dernier, deuxième super-descente jusqu'à la Route du Parpaillon, avant de remonter la bosse cotée 2289m en amont de la Croix de Razis où l'Ours espérait trouver un confortable abri bien ensoleillé pour notre pique-nique, sauf que ce fut raté et que nous n'avons pas osé poursuivre jusqu'à proximité de la dite Croix où nous aurions été bien mieux ! il n'empêche que si nous y avons été un peu au frais, c'était dans un super environnement où nous étions seuls au monde, la preuve vue de ce pique-nique et sa vue réciproque pour bien situer notre position.
De là nous nous sommes encore bien régalés jusqu'à retrouver la route dans son deuxième lacet en aval de la Cabane du Gouron où la situation décrite par le skieur solitaire (neige très dure et plein de trous de raquettes !) nous a parue et s'est avérée encore confortable en restant bien sur le bourrelet. Et de retrouver la trace du km vertical après le Pont du Réal, par laquelle nous avons rejoint le parking, particulièrement satisfaits de cette improvisation.